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« Automata » : D'où vient-on ? Où va-t-on ? Sommes-nous réellement libres ?

  • Marc-Olivier Fritsch
  • 23 déc. 2020
  • 3 min de lecture

De Gabe Ibanez (2015 -110 minutes)

Avec Antonio Banderas, Dylan McDermott, Melanie Griffith,…


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Tout pourrait laisser croire à un énième blockbuster américain de science-fiction. Un décor futuriste, un acteur international, des effets spéciaux...Pourtant, ce film est bien plus qu'un simple divertissement.


À commencer par le fait que le film soit espagnol et non américain. Sans oublier une distribution intelligente avec une actrice danoise par exemple ou un retour inattendu de Mélanie Griffith.

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Ensuite, le titre du film est déjà une invitation à la réflexion. Automata ou automate en français. S'il y a une marionnette, c'est bien qu'il y a un marionnettiste. Mais dans ce cas, pourquoi n'y aurait-il pas un marionnettiste du marionnettiste ? Le titre nous fait directement basculer dans un univers philosophique.


L'originalité de ce film réside également dans sa musique. Une musique souvent classique qui se fait plus rare dans les films commerciaux de l'Oncle Sam. Mais des morceaux également très rythmés comme des battements de cœur qui raisonnent avec l'atmosphère énigmatique du film. Ce n'est pas un hasard si le film a été nommé pour le Goya du meilleur son, équivalent espagnol des césar français ou oscars américains.

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Pour un amateur de film noir comme moi, comment ne pas également mentionner le nombre de scènes filmées sous la pluie. Une ambiance très sombre dans laquelle la mine déprimée d'Antonio Banderas s'intègre parfaitement. Evidemment, comment ne pas penser à son lointain cousin des années 1970, Blade Runner ? La base du film noir est respectée avec l'enquête menée par le personnage de Banderas à partir d'un "crime" sur un robot.

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Certes, il y a déjà pléthore de films de ce genre. Alors à quoi bon un énième sur le thème "les machines/robots se rebellent contre leurs créateurs" (en l'occurrence, nous les humains) ? Pourtant, le film va bien plus loin. Il ne s'agit pas d'un simple nouvel épisode de castagne entre les hommes et les robots. Non, ces derniers ne cherchent pas à anéantir les humains cette fois, ils cherchent juste à recouvrer...leur liberté! En réalité, ce film n'interroge rien de moins que notre humanité. D'où vient-on ? Où va-t-on ? Sommes-nous nous réellement libres ? Qu'est-ce que le libre arbitre ?

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De ce point de vue, sommes-nous en définitive plus sages que ces robots ? Sommes-nous plus intelligents ? En témoigne, cet échange dans le film où un homme dit à un robot "Vous n'êtes qu'une machine !". Et le robot de répondre "Et vous, vous n'êtes qu'un singe !" Après tout, même si nous créons les machines, pourquoi aurions-nous droit de vie et de mort sur eux ? Pourquoi nier le droit de vivre aux machines, droit qui nous est tellement cher lorsqu'il s'agit de la vie humaine ? On pourrait faire le même parallèle avec les animaux. Au fond, cela nous renvoie à la responsabilité de nos actes. Quand on fait mal à un être vivant ou même à un objet, il faut en assumer les conséquences. Ou alors s'abstenir au départ...


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Et comme ce film se veut décidément une introduction à de profondes réflexions d'actualité, il ajoute également une touche écologique. Car l'intrigue démarre sur une planète dévastée par des éruptions solaires radioactives.


Toutes ces résonances avec la lourde actualité que nous connaissons en 2020 font du bien à nos cerveaux déboussolés : il faut plus que jamais fuir le manichéisme ambiant et préférer la pensée complexe d'un Edgar Morin!


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