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“Seul sur Mars” : What the f*&#@ !

  • Marc-Olivier Fritsch
  • 15 août 2016
  • 3 min de lecture

De Ridley Scott (2015 – 124 minutes)

Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Sean Bean, Kate Mara,…


(Attention, spoilers…)

A des années lumières (sans mauvais jeu de mot, hein ;-) ) de « Gravity » (Alfonso Cuaron, 2013) et d' « Interstellar » (Christopher Nolan, 2014), « Seul sur Mars » est l’archétype du blockbuster américain qui nous prend pour des … jambons (pour rester poli) !

Seul sur Mars The Martian Matt Damon

Dès la scène d’introduction, on sent à quelle sauce (cheddar) on va être mangés : des cosmonautes sur Mars font des prélèvements, tout en blaguant comme si on était dans le salon entre amis autour d’une bonne bière. Ca donne à peu près ça : « hey, Jean-Claude, je te mets un peu de terre rouge de côté pour le déjeuner ? ». Ok, ok, j’exaggère, mais, à peine…Bref, on comprend immédiatement qu’on est dans le réalisme total !


Quelques minutes plus tard, une grosse tempête oblige nos héros à quitter précipitamment la planète. Passons sur ces gros blaireaux de la Nasa incapables de prévoir l’intensité de la tempête. Allez, à la limite, ça passe encore. Mais, manque de bol, l’un des cosmonautes se prend un projectile en pleine poire et est laissé pour mort par ses camarades. Notre beau Matt (Damon) est presque échec (facile celle là…). Il se retrouve… seul sur Mars (intense réflexion des producteurs pour le titre) !


Et là, ça continue dans le grotesque. Matt se réveille, il est encore vivant, mais sa combinaison lui confirme qu’il n’a plus que 5% d’oxygène disponible puisqu’elle a été transpercée. Mais on la lui fait pas à Matt, il se relève et parvient sans trop de peine à atteindre le « village » tout équipé des cosmonautes. Village bien entendu intact et pas du tout impacté par la tempête, cela va de soi.


Et là, trop fort ce Matt : il arrive à s’enlever la tige plantée dans le ventre et à se recoudre lui-même. Là encore, à la limite, on peut se dire que c’est relativement possible. Mais la suite est encore meilleure : dès le lendemain ou presque, Matt soulève des caisses entières, transporte des équipements, sort avec une nouvelle combinaison, même pas mal, aucun problème, pas besoin de convalescence. Trop fort ces Ricains !


Seul sur Mars The Martian

Pas de pépin physique donc, et encore moins moralement. Le gars ne pleure quasiment pas. Il ne se laisse pas abattre. Jamais de découragement, toujours à garder son sang froid et la tête haute, un vrai surhomme ! Un américain quoi ! Ça aurait pourtant été intéressant de voir la progression du Robinson Crusoé martien, d’observer ses hauts et ses bas, ses combats mentaux…Ici, juste une petite colère après avoir fait exploser son potager extra-terrestre.


J’avais déjà eu l’occasion d’écrire à quel point j’appréciais les films où les personnages étaient bien creusés, approfondis, nuancés, bref à l’image de tous les humains, ni tout noir, ni tout blanc. C’est précisément l’une des plus grandes faiblesses de ce blockbuster.

Comme pour le protagoniste principal, on ne sait presque rien non plus des autres membres de l’équipage. On a quelques bribes de leurs vies privées respectives, mais c’est insuffisant pour amener de l’épaisseur au scénario.


Seul sur Mars The Martian

Et ça continue dans les clichés. T’as besoin d’une carte de Mars à la Nasa : va à la cafète, tu décroches le poster, c’est la meilleure version, c’est évident !


Et tant que t’y es, montres-nous Matt Damon totalement amaigri, qui a perdu 30 kilos, les côtes apparentes. Wouah, sacrée performance d’acteur dis donc ! Attends, nan, c’est pas vrai, il sort de la douche avec une serviette sur la tête : ah, ben, finalement, ça devait être une doublure alors. Tant pis, j’y ai cru pendant quelques secondes. Eh mais, Matt a une barbe digne de Sebastien Chabal de la belle époque : malin, comme ça, son visage est encore plus aminci et ça le rend encore plus épuisé.


Pour finir, on a droit à un remake de la scène de « Gravity » entre Georges Clooney et Sandra Bullock, remplaçés ici par Matt Damon et Jessica Chastain. En réalité, une pâle copie : c’est bien connu, on préfère toujours l’original à la copine anyway…Le ridicule est poussé jusqu’à nous faire croire qu’en perçant un gant, un cosmonaute peut se propulser dans l’espace tout droit à la manière d’Iron Man : mais bien sûr, et la marmotte, elle met le chocolat, dans le papier allu… !!!


Vous l’aurez donc compris, j’ai été absolument conquis par cette nouvelle œuvre d’oncle Ridley ou plutôt par cette gigantesque pub pour la Nasa (logo toutes les 2 minutes) ! Je me suis surtout répété : quelle chance de ne pas avoir vu ça en salle, j’ai sauvé quelques dollars et du bon temps… ;-)

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