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"Adaptation": "you are what you love, not what loves you" !

  • Marc-Olivier Fritsch
  • 15 févr. 2016
  • 3 min de lecture

De Spike Jonze (2003 – 116 minutes)

Avec Nicolas Cage, Meryl Streep,Tilda Swinton, Chris Cooper,…

Adaptation affiche poster

« Adaptation » est le genre de film qui nécessite de se forcer un peu pour pouvoir véritablement pénétrer l’histoire. J’étais pourtant assez curieux de découvrir un nouveau Spike Jonze, ayant gardé un bon souvenir du déjanté « Dans la peau de John Malkovich ». J’étais déjà un peu plus inquiet avec Nicolas Cage en rôle principal que je trouve peu crédible dans des rôles sensibles (« Rage /Tokarev ») et plus à l’aise dans des films d’action (« Volte face »).


Pour être honnête, les 15 premières minutes, je me suis même demandé si j’allais rester jusqu’au bout. Et petit à petit, on entre quand même dans ce film aux multiples mises en abîme où l’on ne sait notamment plus, qui écrit l’histoire de qui…On reconnaît bien la patte du scénariste Charlie Kaufman (« Eternal Sunshine ») qui avait justement déjà travaillé sur « Dans la peau de John Malkovich » ou avec Michel Gondry.


Finalement, c’est un film intriguant et intéressant, sur la passion et la nécessité de prendre sa vie en main, résumé par la merveilleuse formule « You are what you love, not what loves you » (« tu es ce que tu aimes, pas ce(ux) qui t’aime(nt) »).


En outre, Nicolas Cage est surprenant dans ce double rôle de frères jumeaux scénaristes. Sa performance est d’autant plus remarquable que les jumeaux ont des caractères bien différents. Le premier est névrosé, totalement auto-destructeur, lorsque l’autre semble naïf, nigaud et plein d’optimisme.


Meryl Streep est comme toujours également à sa place dans ce rôle de journaliste tourmentée. Je suis en revanche beaucoup plus agréablement surpris par Chris Cooper qui crève littéralement l’écran en junkie collectionneur récidiviste et qui a d’ailleurs reçu un Oscar de meilleur second rôle pour sa performance.


Le côté « poupées russes » des diverses mise en abîme rend très floue la limite entre fiction et réalité. D’autant que l’histoire est inspirée de la réalité et que les noms n’ont même pas été modifiés : les scénaristes Kaufman (Nicolas Cage), la romancière Susan Orlean (Meryl Streep)… Autre mise en abîme, la conférence de Brian Cox au milieu du film portant sur l’écriture d'un scénario qui, même s'il comporte des faiblesses, sera apprécié si la fin est réussie. Evidemment, on ne peut s’empêcher d’y repenser à la fin de ce film avec le « twist » inattendu…D’ailleurs, cela m’a aussi renvoyé au récent excellent « Birdman » d’Iñarritu.


"Adaptation" est en fait un peu comme une œuvre d’art à observer, à analyser et dont on se surprend à imaginer la façon dont elle a été créée. C'est très original, un peu comme le livre d’Eric-Emmanuel Schmitt « Je suis une œuvre d’art ». Jugez par exemple : Nicolas Cage incarne le scénariste Charlie Kaufman qui a écrit le scénario de "Dans la peau de John Malkovich" dont ont voit d’ailleurs le tournage au début d’« Adaptation », mais est aussi l’auteur du scénario de ce dernier. Or, dans « Adaptation », Charlie Kaufman (N. Cage) se voit confié l'adaptation du livre (réel) "Le Voleur d'orchidées" écrit par Susan Orlean (personnage réel interprété par Meryl Streep). Malheureusement, Charlie Kaufman est vite confronté au syndrome de la page blanche (comme dans la vie ?) et devient de plus en plus tourmenté. Parallèlement, le film montre comment Susan Orlean s’est inspirée de la vie de John Larroche (Chris Cooper) pour écrire son livre.

Les deux histoires suivent d’abord des développements parallèles, pour se répondre et finalement se rencontrer. C’est astucieux et plein d’ironie. Finalement, c’est presque une autocélébration puisque le film rend parfaitement hommage au travail compliqué des scénaristes et des écrivains en général. On est jamais mieux servi que par soi-même…

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